The current telecom minister talks about DSL in lebanon.
He says that he is working on implementing DSL, and that 80% of the necessary infrastructure is already there and it WOULD be possible to start providing DSL in 3 month, but they are still studying the project.
From l'orient-le-jour (sorry, in french!):
Télécoms – Le ministère ne doit plus être celui des « Taxcoms »
Tabourian : « L’Internet à haut débit d’ici à trois mois »
Alain Tabourian a décidé de consacrer le peu de temps dont il dispose à la tête du ministère des Télécommunications pour faire avancer au moins deux projets urgents pour le pays: la nomination des membres de l’Autorité de régulation du secteur et le développement d’un réseau Internet à haut débit (DSL).
En ce qui concerne l’Autorité, « j’espère pouvoir annoncer sa formation avant le départ de ce gouvernement », a déclaré le ministre à L’Orient-Le Jour, estimant que le choix des membres est d’autant plus important que leur travail sera «fondateur ». « Les personnes retenues ne seront pas des politiques, car les membres auront un travail à plein temps et chacun d’eux sera responsable d’un domaine particulier », a-t-il précisé sans donner davantage de détails.
Concernant l’Internet, en attendant le projet de création d’un réseau public de transmission des données (PDN), approuvé par le précédent gouvernement, mais dont la réalisation va prendre du temps, Alain Tabourian estime qu’il est possible d’exploiter le réseau existant de téléphonie par transmission de la voix pour proposer de l’Internet à haut débit dans des délais relativement rapides. « Il est possible d’offrir les premières connexions d’ici à trois mois », dit-il.
Le Liban est déjà doté de 1,8 million de lignes de téléphone en cuivre classiques dont seulement 650 000 sont utilisées. Par ailleurs, le pays est équipé d’un réseau de fibres optiques, également sous-utilisé.
«Quatre-vingts pour cent du travail est déjà fait pour l’utilisation du réseau de transmission de la voix à des fins de transmission des données. Il ne reste plus qu’à installer les équipements d’interface », explique Alain Tabourian. Il s’agit d’équipements DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer), c’est-à -dire d’un matériel qui démultiplie la capacité des lignes de cuivre afin de faciliter le passage des données à haut débit et les transmettre ensuite sur le réseau Internet à travers le réseau de fibres optiques. «Nous voulons confier l’achat de ces équipements au secteur privé, c’est-à -dire aux sociétés qui fournissent l’accès à Internet (ISP) afin d’accélérer le lancement du réseau DSL. Nous sommes en train d’étudier les tarifs auxquels le ministère pourrait louer ses propres équipements (lignes de cuivre, fibres optiques, etc.) afin que le prix final payé par le consommateur reste acceptable, en tenant compte aussi de l’amortissement des investissements réalisés par les secteurs privé et public. » Selon le ministre, le projet a déjà été accueilli positivement par le secteur privé, bien que les détails n’aient pas encore été finalisés.
Ministre des « Taxcoms »
Jusqu’à présent, l’Internet à haut débit n’avait pas été considéré comme une priorité, malgré l’importance de ce service pour un pays dont les hautes technologies sont appelées à devenir l’un des atouts compétitifs. L’explication est simple : grâce aux services permettant de substituer Internet au téléphone pour les appels à longue distance, le haut débit risque d’amenuiser les recettes que tire l’État des communications internationales. Celles-ci sont « anormalement élevées », selon Alain Tabourian, pour qui il est temps que le ministre des Télécoms ne soit plus un ministre des « Taxcoms ». « L’État est trop dépendant des 800 millions de dollars que lui rapporte annuellement le secteur des télécommunications», estime le ministre pour qui ce chiffre est surévalué en raison de la structure monopolistique du secteur. La performance des télécommunications ne devrait pas se mesurer à ces recettes, qui sont faussées, mais à la qualité des services fournis à l’ensemble de l’économie, poursuit-il. «Toute l’industrie des hautes technologies est aujourd’hui handicapée par les coûts des services de télécommunications. Les baisser réduira certes les ressources de l’État, mais la compensation viendra d’une augmentation de la croissance. Il faut raisonner de façon globale. »
Le problème, c’est que l’étroitesse des marges de manœuvre budgétaires du gouvernement libanais rend difficile la libéralisation d’un secteur qui est l’une des principales vaches à lait du Trésor.
« Nous avons entamé des discussions avec la Banque mondiale pour examiner les moyens d’éviter toute perturbation budgétaire pendant la nécessaire phase de transition. Les tarifs des télécommunications ne peuvent plus servir de taxes indirectes, car les effets de distorsion de cette politique sont très néfastes pour l’économie », insiste Alain Tabourian.
Selon le ministre, la surévaluation artificielle des ressources du secteur empêche aussi de privatiser les télécommunications, car l’évaluation des actifs est complètement faussée.
« Pour qu’un investisseur paie le juste prix, il faut que les règles du jeu soient claires. C’est la raison pour laquelle nous devons garantir des conditions stables dans un marché concurrentiel, sans distorsions artificielles. »
Le ministre s’inscrit en faux contre l’idée que les télécommunications sont « le pétrole du Liban ». « Nous devons sortir de la logique selon laquelle ce secteur vaut des milliards de dollars. Sa valeur dépend simplement des investissements que l’on réalise. Les télécommunications ne sont pas une ressource naturelle ! »
Sibylle RIZK